Aux origines, le théâtre se déroulait dans des rituels de caractère religieux et politique ayant une fonction formatrice au sein de la Cité grecque. La tragédie, qui était sa modalité la plus répandue, exposait au public des situations extrêmes où les personnages se trouvaient confrontés à des dilemmes éthiques profonds au milieu de la fatalité de leur destin.
Les situations présentées suscitaient parmi les assistant.e.s, de la pitié vis-à-vis du personnage soumis à telles circonstances ainsi que de la crainte, car ce qui se passait sur la scène pourrait nous arriver à nous-même.
Le rôle régulateur du théâtre opérait par l’entremise de la catharsis (théorisé par Aristote dans sa Poétique). D’après le philosophe, la catharsis était un processus de libération ou de purification des passions qui invitait aux spectateurs et spectatrices à faire preuve de mesure dans leurs vies.
Plus tard, le développement des arts en Occident fera du théâtre un instrument de domination où les histoires présentées seront déterminées par certains groupes sociaux. D’ailleurs, la disposition de l’espace assigné au public favorisera son rôle passif.
C’est dans ce contexte et lors de la dictature de Castelo Branco au Brésil des années 60, que des formes alternatives de théâtre vont apparaître aux marges des circuits officiels.
À l’époque, Augusto Boal, dramaturge influencé par l’éducateur Paulo Freire, contribuera à réorienter le théâtre vers un moyen de lutte contre la dictature. Le théâtre-forum ou théâtre de l’opprimé émerge ainsi pour « transformer le spectateur en protagoniste d’action théâtrale et, par cette transformation, tenter de modifier la société et non se contenter de l’interpréter ».
Qui mieux que le public pour nous dire quels sont les enjeux et comment les faire face?
Au lieu de purger nos passions, l’expérience du théâtre-forum nous permet de les identifier et d’en explorer leurs causes. Cette modalité de théâtre nous permet de nous regarder nous-mêmes de façon critique et de proposer des pistes de solution aux enjeux sociaux.
Le Centre MGL mobilise dans ses activités de formation différentes modalités dont les arts et notamment le théâtre-forum comme vous l’avez vu lors de la Journée de la paix 2023.
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